Se plonger dans la complexité de la langue française
La langue française est réputée pour sa complexité et ses nombreuses règles que l’on a parfois du mal à suivre. Parmi ces règles, nous rencontrons celle de l’accord du participe passé utilisé avec l’auxiliaire « avoir ». Un exemple typique est l’hésitation qu’on a à écrire « elle m’a conseillé » ou « elle m’a conseillée » . C’est cela que nous allons explorer aujourd’hui.
La règle de l’accord du participe passé employé avec « avoir »
La règle d’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir » est assez élémentaire quand vous la comprenez et la pratiquez. On y va en douceur. En général, le participe passé utilisé avec l’auxiliaire « avoir » ne s’accorde pas, il reste invariable. C’est à dire qu’on ne rajoute ni « s » ni « e ». Par exemple, dans « J’ai mangé des fruits » , « mangé » reste invariable. L’accord se fait par contre dans le cas où le complément d’objet direct (C.O.D) est placé avant le verbe. Dans ce cas, on accorde le participe passé avec le C.O.D en genre et en nombre. Pour illustration, « Les pommes que j’ai cueillies sont charnues » : « cueillies » est accordé en genre et en nombre avec « les pommes » qui est placé avant le verbe « cueillir ».
Et qu’en est-il de “elle m’a conseillé” ou “elle m’a conseillée” ?
A partir de la rule ci-dessus, analysons notre phrase « elle m’a conseillé ». Ici « conseillé » est le participe passé du verbe « conseiller », utilisé avec l’auxiliaire « avoir ». Il est donc normalement invariable. Cependant, le C.O.D est « me », pronom qui est placé bien avant le verbe. Donc, l’accord doit se faire. Si le « me » est féminin, alors on accorde et on écrit « elle m’a conseillée ». Si le « me » est masculin, on laisse invariable, donc « elle m’a conseillé ».
Les habitudes d’utilisation
Cette règle provoque souvent des hésitations même chez les locuteurs natifs. Il est courant d’entendre ou de lire des phrases où l’accord n’est pas réalisé, même dans le cas où le C.O.D est placé avant le verbe. En parlant, il est impossible de faire cette différence à moins d’ajouter un « e » phonétique comme « elle m’a conseillé-e ». Dans l’écriture particulièrement, cette cerise orthographique sur le gâteau est souvent oubliée. Or, ces détails peuvent faire la différence dans le cadre du français formel.
N’oublions pas que le respect des règles grammaticales est signe d’un bon usage de la langue française, ajoutant à votre discours crédibilité et clarté. Alors, plus aucun doute entre « elle m’a conseillé » et « elle m’a conseillée ». Tout dépend de qui est « me ».
Exercice de pratique
Je propose un petit exercice pour travailler cette notion. Complétez les phrases suivantes en accordant correctement les participes passés :
1. Elle m’a ______________ (révélé) son secret.
2. Elle m’a ______________ (envoyé) une lettre.
3. La solution que tu m’a ______________ (proposé/proposée) est pertinente.
Vous découvrirez que parfois, la même phrase peut être correcte dans les deux constructions. Pas de panique, vous avez tous les outils pour le découper.
Réponses à l’exercice
Voici les solutions de l’exercice. Si dans le cas 1, « me » est masculin, alors c’est « révélé » ; si « me » est féminin, la bonne réponse est « révélée ». De même pour le cas 2, « envoyé » ou « envoyée » selon le genre de « me ». Pour le cas 3, tout dépend de a qui vous vous adressez (tu=masc ou tu=fem) pour accorder « proposé ». Bravo pour votre effort dans cette exploration de la langue française!