Vous appréciez les devinettes ? Il est probable que vous ayez déjà joué au portrait chinois – ou que vous en ayez tout au moins entendu parler. Ce divertissement consiste à se décrire symboliquement en se comparant à un aliment, un personnage historique, un animal, une fleur, un livre ou encore un film… Si le but du jeu est bien de dresser un portrait de soi, pourquoi est-il « chinois » ? Il ne provient pas de Chine – comme on aurait tendance à le penser – mais d’Europe. Il doit cette qualification à ses côtés complexes qui requièrent de l’ingéniosité et de la perspicacité – à l’instar d’un casse-tête chinois. Découvrez ci-après tous les secrets du portrait chinois ainsi que ses variantes pour vous amuser seul, en famille ou entre amis.
Les principes et objectifs du portrait chinois
Le portrait chinois est un jeu qui fait appel à l’imagination. Comme évoqué en préambule, il s’agit de découvrir les facettes de votre personnalité (ou celle d’un autre individu) en vous attribuant des goûts, des émotions et des préférences au travers d’un questionnaire. En vous identifiant à une personne, un objet, un animal, un lieu ou un plat, vous avez plus de chances de vous connaître et même de faire une petite introspection. Ce jeu est idéal pour vous présenter aux membres d’un groupe ou pour en apprendre davantage sur eux.
Il est aussi possible d’utiliser le portait chinois comme technique marketing afin d’évaluer les images de marque. Généralement, un groupe de clients est invité à assimiler un produit ou un service à un personnage célèbre. De cette manière, les enseignes peuvent mieux cerner la manière dont leurs offres sont perçues sur le marché.
Le portrait chinois et ses variantes
Bien que le portrait chinois possède une forme classique, il existe d’autres variantes du jeu telles que le questionnaire de Proust ainsi que celui de Pivot.
La formule classique « Si j’étais…, je serai… », idéale pour les enfants
Le jeu se base sur une formule de type : « Si j’étais un X, je serais… ».
Voici un exemple plus concret : « Si j’étais un personnage de roman, je serais le Petit Prince. ».
Ou encore :
- Si j’étais un animal, je serais…
- Si j’étais un objet, je serais…
- Si j’étais une fleur, je serais…
- Si j’étais un vêtement, je serais…
Une fois qu’il a fait la comparaison, le joueur est appelé à justifier sa réponse par une phrase de type : « Parce que comme lui/elle, je voudrais/aimerais/souhaiterais/rêve… ».
Voici un exemple de réponse à la question « Si j’étais un personnage de roman, je serais le Petit Prince. » : « Parce que comme lui, je rêve de voyager pour rencontrer des personnes différentes. »
Le questionnaire de Proust : le portrait chinois « à l’anglaise » adapté aux adultes
Cette variante du portrait chinois a été popularisée par l’écrivain Marcel Proust et les réponses pleines d’esprit qu’il y a apporté. L’auteur d’« À la recherche du temps perdu » l’a découverte à la fin du XIXe siècle dans un livre anglais emprunté à l’une de ses amies. Il n’a pas repris le questionnaire à l’identique. Outre la traduction, il l’a retravaillé en éludant ou en ajoutant certaines questions.
Voici un extrait du questionnaire de Proust :
- La qualité que je préfère chez un homme
- La qualité que je préfère chez une femme
- Ce que j’apprécie le plus chez mes amis
- Mon principal défaut
- La fleur que j’aime
- Quel serait mon plus grand malheur ?
- Ce que je déteste par-dessus tout
- Ma devise favorite
- Mes héros dans la vie réelle
- Le don de la nature que j’aimerais avoir
- Mon état d’esprit actuel
- Les personnages historiques que je méprise le plus
- Comment j’aimerais mourir
Le portrait chinois à la manière de Bernard Pivot que pour les adultes
Bernard Pivot est bien connu pour sa passion pour la langue française. Parallèlement à ses célèbres dictées, le journaliste littéraire a inventé une autre variante du portrait chinois. Cette nouvelle version fait directement écho au questionnaire de Proust et se compose de 10 questions. M. Pivot ne manquait jamais de demander à ses invités de se plier au jeu dans ses émissions culturelles telles que « Bouillon de Culture » dans les années 1990.
Voici le questionnaire de Bernard Pivot en totalité :
- Votre mot préféré ?
- Le mot que vous détestez ?
- Votre drogue favorite ?
- Le son, le bruit que vous aimez ?
- Le son, le bruit que vous détestez ?
- Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?
- Un homme ou une femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?
- Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
- La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ?
- Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?
Le déroulement d’une séance portrait chinois
Pour ne pas être pris de court par la singularité de certaines questions, vous devez être prêt à aborder plusieurs thèmes. Ils peuvent porter sur des destinations de vacances, un moment de la journée, un événement historique, un plat, un super pouvoir, un appareil électroménager, un film de science-fiction, etc.
Un animateur est généralement présent pour veiller à ce que les règles soient bien suivies. Une fois le jeu lancé, chaque intervenant répond à tour de rôle tout en expliquant son choix. L’idéal est de noter les idées sur un papier. Par exemple : « Si j’étais un instrument de musique, je serais un piano. Je serai lourd, si lourd que personne ne pourra me porter. ».
L’animateur peut ensuite regrouper toutes les réponses afin d’identifier les joueurs qui ont des points communs ou des opinions différentes sur un thème donné. Le portrait chinois comporte entre 20 et 50 questions selon les versions. Toutefois, il est préférable de le limiter à 10 propositions pour que le jeu soit accessible aux plus jeunes.