C’est une question sociale qui a longtemps agité les débats. Depuis 2019, pourtant, la loi encadre strictement la question de la protection de l’enfant. Des efforts importants ont été faits afin de sensibiliser les acteurs concernés des dangers graves de ces méthodes, qualifiées d’ancestrales par certains. Pourtant, en juin 2021, un tiers des parents ignorait encore ce que représentaient les violences éducatives ordinaires.
Un tiers des parents ne sait pas identifier les violences ordinaires
Éduquer un enfant est un défi du quotidien. Parents, éducateurs, enseignants : tous s’accordent à le dire. Le défi de la parentalité a évolué, au fil des siècles, et s’est construit autour de nombreuses méthodes. Certaines d’entre elles, qui étaient considérées comme classiques ou recommandées à l’époque, sont toutefois loin d’être légitimées aujourd’hui. Des études médicales, scientifiques, ont permis de se rendre compte, notamment, que des conséquences importantes de certains gestes peuvent être constatées. Les gifles, les fessées, mais aussi les moqueries ou les insultes, ont alors un impact long-terme et néfaste sur les enfants.
Pourtant, d’après une étude réalisée par une radio généraliste française, ce sont plus d’un tiers des parents qui ne réalisent pas ce que sont les violences éducatives ordinaires. Mettre en avant les dangers de ces méthodes datées est alors l’enjeu d’associations telles que Stop VEO, qui agissent pour la défense des droits de ces enfants. Le processus est simple, finalement : s’il est inadmissible d’humilier un adulte ou même un animal, il ne peut qu’en être de même pour un enfant, d’autant plus vulnérable.
Comment apprendre à être parent ?
Pour certains parents, ce processus d’éducation doit être appris ou désappris. Beaucoup appliquent, sur leurs propres enfants, les méthodes avec lesquelles ils ont grandi. Pourtant, depuis, ces gestes qui étaient normalisés ont été déconstruits et analysés. Les méthodes de parentalités contemporaines, de fait, se détournent de tout acte de violence corporelle ou mentale, qui laissent des traces à long terme sur l’enfant. L’autorité parentale, telle que le définit donc la loi, ne se crée pas par la violence.
Si cela peut paraître évident pour de nombreuses personnes, il est aussi possible qu’elles ne se rendent pas compte, réellement, de ce qui constitue une violence éducative ordinaire. L’enjeu, donc, de ces associations comme des éducateurs spécialisés, est d’encourager les parents à apprendre comment devenir parents. Ils doivent laisser derrière eux l’idée, par exemple, qu’un enfant ne doit pas voir un refus expliqué. Des phrases à la volée, rabaissant ou bousculant les petits, entraînent, de manière répétée, une baisse de leur estime de soi. Les neurones qui développent la sérénité d’un enfant, en effet, se voient fragilisés, ou même annihilés, lors de ces moments d’autorités violentes.
Les médecins insistent sur l’importance du dialogue
C’est le mot d’ordre pour les parents : la communication. Le dialogue avec son enfant doit être à la base de toute son éducation, même en cas de colères d’enfant. Cet échange, surtout, doit se faire d’un ton calme et gentil. Crier sur l’enfant, en effet, ne créera aucun rapport de confiance. Les pédiatres soulignent, plutôt, que le parent crée là un rapport de sidération, qui oblige l’enfant à obéir plutôt que de lui donner envie d’écouter. La pédagogie au quotidien doit donc se faire par des encouragements ou encore des jeux, permettant de le stimuler efficacement.
L’accompagnement et le dialogue avec l’enfant, en réalité, ne se fait pas uniquement sur les premiers temps. Les 1000 premiers jours, comme l’illustre un spot de campagne contre la violence éducative ordinaire, sont évidemment clés. C’est là que les fondations du rapport entre le parent et l’enfant se construisent. Pour autant, c’est jusqu’au 25 ans qu’un enfant se développe. Arrivé à cet âge, l’automatisme du dialogue entre les membres de la famille, alors, aura permis, autant que possible, de poser des bases saines pour son épanouissement complet.